Présentation de la CAPAC

La Cellule d’appui politologique – Afrique - Caraïbes a été initiée durant la transition politique congolaise en 2004. Elle a pour objectif d’accompagner les pays en transition ou en post-conflit en Afrique et aux Caraïbes vers la consolidation d’un Etat de droit.

La CAPAC a axé son action dans trois directions : dans un premier temps, il s’agit d’apporter un appui à la rédaction de la législation indispensable à la mise en place des institutions politiques légitimes (Constitution, amnistie, systèmes électoraux et contentieux électoraux, fédéralisme, décentralisation) ensuite, s’assurer de leur fonctionnement (renforcement des capacités, ownership) et enfin, un accompagnement à la facilitation à la prise de décision dans les systèmes politiques transitionnels. Basée sur le savoir-faire de docteurs en sciences politiques de l’Université de Liège soucieux de mettre leurs compétences au service des populations locales, l’action de la CAPAC allie une connaissance du terrain et de ses réalités socio-historiques avec une ingénierie de la décision politique dans les systèmes modernes. Une prise de décision efficace doit permettre de tenir compte des rapports de force actuels, de leur lecture basée sur le passé et sur une croyance dans un avenir possible pour une collectivité.

L’Université de Liège s’est d’abord appliquée à intervenir dans la coordination d’un collège d’experts en appui à l’adoption de la Constitution de la République démocratique du Congo (RDC), à partir de 2004 et ce, à la demande du Sénat de la transition de la RDC. Après avoir fourni un texte à la commission constitutionnelle du Sénat, la CAPAC a accompagné la procédure d’adoption de la Constitution dans cette même commission, puis en séance plénière. L’Assemblée nationale de Kinshasa a alors pris le relais de l’examen de ce texte fondateur et a demandé à son tour à la CAPAC d’assurer un suivi de la cohérence du texte et de liaison avec les grands spécialistes de la matière en RDC.

La méthode d’intervention de la CAPAC était dès lors mise au point : partenariat avec les institutions politiques, appel à l’expertise locale et internationale, mise au service du politique des compétences repérées et travail pédagogique d’aide à la mesure des effets des décisions prises par les institutions nouvelles. Le tout dans une attitude fondamentale de modestie des experts, de mise à disposition d’un savoir technique à la disposition des responsables politiques qui restent les juges finaux de la prise en compte de telle ou telle suggestion.

Après l’intervention originelle qui mena à la Constitution du 18 février 2006, la CAPAC est encore intervenue dans la rédaction et le suivi de l’adoption de la loi électorale puis des règles du contentieux électoral qui menèrent aux élections de juillet puis octobre 2006. Depuis lors, la CAPAC, toujours à la demande des institutions congolaises, suit les dossiers des lois dites essentielles, notamment la loi sur la décentralisation ou celles sur le statut des institutions en appui à la démocratie et participe aux renforcements des capacités de nouvelles institutions politiques.